Féodalités : 888/1180
de Florian Mazel, Joël Cornette Belin, 2014, 640 p. (Histoire de France) Lépoque où surgit la dynastie capétienne ne se confond pas avec « la naissance de la France ». Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France, qui embrasse alors la Catalogne au sud et la Flandre au nord, devient-il une entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue explicitement de se dire « roi des Francs » plutôt que « roi de France ». Si la monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment dune unité française nexiste pas alors. La France féodale demeure une mosaïque de régions de langues et de coutumes diverses. Soucieux déchapper à toute téléologie dynastique ou nationale, le propos tenu ici accorde une grande attention à ces singularités régionales. Il embrasse aussi les nombreux territoires, aujourdhui français, qui relevaient alors dautres rois et princes et sefforce dinsérer lensemble des analyses dans une perspective européenne. Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles de fer, correspondent en réalité au moment du « décollage » européen. Dynamisme économique, expansion chrétienne et mutations sociales vont alors de pair, portés par laffirmation dun ordre seigneurial effaçant peu à peu les derniers vestiges de lempire carolingien. Comme le montre cet ouvrage, les acquis des recherches historiques des vingt dernières années ont profondément renouvelé la compréhension de ce long moment de transition. Ils permettent de décrire une croissance rurale plongeant ses racines jusque dans lépoque carolingienne, même si le développement urbain et commercial en modifie les formes et en accroît la vigueur à partir de la fin du XIe siècle. Ils conduisent à réexaminer des questions aussi fondamentales que le regroupement des populations et la « naissance du village », linstauration de la seigneurie châtelaine, le rôle des réformes monastiques ou lépanouissement de lart roman et gothique. Ils amènent surtout à remettre en cause la thèse dune « mutation féodale » rapide et brutale autour de lan mil au profit dune appréciation plus nuancée des évolutions, articulée sur les deux inflexions majeures que sont la décomposition de lordre carolingien, à partir de la fin du IXe siècle, et la réforme « grégorienne », dans la seconde moitié du XIe siècle. Comme le montre le chapitre consacré à latelier de lhistorien, les apports de larchéologie et de lanthropologie ont beaucoup contribué à ces renouvellements. |
Mazel Florian, Cornette Joël.
Féodalités : 888/1180.
Belin, 2014, 640 p.
(Histoire de France).
Titre : | Féodalités : 888/1180 |
Auteurs : | Florian Mazel, Auteur ; Joël Cornette, Auteur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Belin, 2014 |
Collection : | Histoire de France |
ISBN/ISSN : | 978-2-7011-9189-8 |
Format : | 640 p. |
Note générale : | Bibliographie. Glossaire. Index |
Langues: | Français |
Descripteurs : | art gothique / art roman / clergé : ordre / Empire carolingien / Moyen Age / société féodale |
Résumé : |
Lépoque où surgit la dynastie capétienne ne se confond pas avec « la naissance de la France ». Sans doute le royaume de Francie occidentale puis de France, qui embrasse alors la Catalogne au sud et la Flandre au nord, devient-il une entité politique qui ne se partage plus, mais le souverain continue explicitement de se dire « roi des Francs » plutôt que « roi de France ». Si la monarchie construit et élargit méthodiquement son domaine, le sentiment dune unité française nexiste pas alors. La France féodale demeure une mosaïque de régions de langues et de coutumes diverses. Soucieux déchapper à toute téléologie dynastique ou nationale, le propos tenu ici accorde une grande attention à ces singularités régionales. Il embrasse aussi les nombreux territoires, aujourdhui français, qui relevaient alors dautres rois et princes et sefforce dinsérer lensemble des analyses dans une perspective européenne.
Les siècles de la féodalité, longtemps décrits comme des siècles de fer, correspondent en réalité au moment du « décollage » européen. Dynamisme économique, expansion chrétienne et mutations sociales vont alors de pair, portés par laffirmation dun ordre seigneurial effaçant peu à peu les derniers vestiges de lempire carolingien. Comme le montre cet ouvrage, les acquis des recherches historiques des vingt dernières années ont profondément renouvelé la compréhension de ce long moment de transition. Ils permettent de décrire une croissance rurale plongeant ses racines jusque dans lépoque carolingienne, même si le développement urbain et commercial en modifie les formes et en accroît la vigueur à partir de la fin du XIe siècle. Ils conduisent à réexaminer des questions aussi fondamentales que le regroupement des populations et la « naissance du village », linstauration de la seigneurie châtelaine, le rôle des réformes monastiques ou lépanouissement de lart roman et gothique. Ils amènent surtout à remettre en cause la thèse dune « mutation féodale » rapide et brutale autour de lan mil au profit dune appréciation plus nuancée des évolutions, articulée sur les deux inflexions majeures que sont la décomposition de lordre carolingien, à partir de la fin du IXe siècle, et la réforme « grégorienne », dans la seconde moitié du XIe siècle. Comme le montre le chapitre consacré à latelier de lhistorien, les apports de larchéologie et de lanthropologie ont beaucoup contribué à ces renouvellements. |
Nature du document : | documentaire |
Discipline : | Histoire |
Exemplaires (1)
Cote | Section | Localisation | Code-barres | Disponibilité |
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94.4 MAZ | documentaire | CDI | 022234 | Disponible |