Ils ne s'informent plus, ne s'engagent plus, ne votent plus. La France qui s'en cogne : enquête sur une sécession silencieuse.
de Franck Dedieu, Natacha Polony In Marianne, 1289 (26/11/2021), p. 8-19 Adieu la frustration de se sentir sans aucune prise sur la marche du monde ! A cinq mois de l'élection présidentielle, une part croissante de citoyens semble avoir "lâché l'affaire". Une pandémie qui vient détruire ce qu'il reste de sociabilité et de sentiment d'appartenance à une communauté politique. Et les élites s'en accommodent. "Le Covid aurait accéléré un mouvement de fond qui vient de plus loin : le délitement progressif du peuple souverain". "Cet 'aquabonisme' traduit une forme d'abandon à comprendre un monde de chaos, une impossibilité d'agir sur son destin. "Jean-Pierre le Goff, sociologue. Moi, mon jardin, mon plateau télé. "'Le bonheur de résignation' ne peut qu'être passager". Pour le philosophe Marche Gauchet, auteur d'un second volet de "Comprendre le malheur français" (Stock), le désengagement prend de l'ampleur du fait que nous vivons dans un climat de décompression, qui facilite la mise de côté du malheur collectif au profit du bonheur individuel. Les raisons de la sécession. Cocooning et renoncement, un cocktail à trois ingrédients : la désindustrialisation, synonyme de décrochage économique, l'impuissance des politiques à agir sur le réel, et la pandémie, cause de "distance sociale". Ensuite, à chacun son dosage. A la Tour-du-Pin, le grand détachement. La sous-préfecture de l'Isère est l'une des villes où l'abstention a le plus augmenté entre les deux dernières présidentielles (+ 8 points. Entre perte de lien social et nouvelles priorités personnelles, qui sont ces Français qui prennent leur distance avec la vie de la cité ? Et à la fin, ce sont les riches qui votent (et gagnent). Au premier tour de la présidentielle de 2017, un tiers des employés et des ouvriers s'étaient abstenus. Aujourd'hui, les candidats s'activent pour faire (re)venir les classes populaires aux urnes en avril 2022. Vaste programme ! |
Dedieu Franck, Polony Natacha.
« Ils ne s'informent plus, ne s'engagent plus, ne votent plus. La France qui s'en cogne : enquête sur une sécession silencieuse. »
in Marianne, 1289 (26/11/2021), p. 8-19.
Titre : | Ils ne s'informent plus, ne s'engagent plus, ne votent plus. La France qui s'en cogne : enquête sur une sécession silencieuse. (2021) |
Auteurs : | Franck Dedieu, Auteur ; Natacha Polony, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Marianne (1289, 26/11/2021) |
Article : | p. 8-19 |
Langues: | Français |
Descripteurs : | abstention / classe populaire / délitement / désengagement / droit de vote / élection présidentielle / France / renoncement |
Résumé : |
Adieu la frustration de se sentir sans aucune prise sur la marche du monde ! A cinq mois de l'élection présidentielle, une part croissante de citoyens semble avoir "lâché l'affaire". Une pandémie qui vient détruire ce qu'il reste de sociabilité et de sentiment d'appartenance à une communauté politique. Et les élites s'en accommodent.
"Le Covid aurait accéléré un mouvement de fond qui vient de plus loin : le délitement progressif du peuple souverain". "Cet 'aquabonisme' traduit une forme d'abandon à comprendre un monde de chaos, une impossibilité d'agir sur son destin. "Jean-Pierre le Goff, sociologue. Moi, mon jardin, mon plateau télé. "'Le bonheur de résignation' ne peut qu'être passager". Pour le philosophe Marche Gauchet, auteur d'un second volet de "Comprendre le malheur français" (Stock), le désengagement prend de l'ampleur du fait que nous vivons dans un climat de décompression, qui facilite la mise de côté du malheur collectif au profit du bonheur individuel. Les raisons de la sécession. Cocooning et renoncement, un cocktail à trois ingrédients : la désindustrialisation, synonyme de décrochage économique, l'impuissance des politiques à agir sur le réel, et la pandémie, cause de "distance sociale". Ensuite, à chacun son dosage. A la Tour-du-Pin, le grand détachement. La sous-préfecture de l'Isère est l'une des villes où l'abstention a le plus augmenté entre les deux dernières présidentielles (+ 8 points. Entre perte de lien social et nouvelles priorités personnelles, qui sont ces Français qui prennent leur distance avec la vie de la cité ? Et à la fin, ce sont les riches qui votent (et gagnent). Au premier tour de la présidentielle de 2017, un tiers des employés et des ouvriers s'étaient abstenus. Aujourd'hui, les candidats s'activent pour faire (re)venir les classes populaires aux urnes en avril 2022. Vaste programme ! |
Nature du document : | documentaire |
genre : | Article de périodique |
Exemplaires (1)
Cote | Section | Localisation | Code-barres | Disponibilité |
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Archives | périodique | CDI | 035845 | Disponible |