Maastricht : le piège qui se referme
de Julles Pecnard, Louis Haushalter In Marianne, 1331 (15/09/2022), p. 8-25 Le 20 septembre 1992, Les Français ratifient d'un cheveu le traité de Maastricht. Cette campagne référendaire a inauguré le clivage qui, depuis, structure notre vie politique. Pour la première fois dans l'histoire de la République, un combat électoral a opposé gagnants et perdants de la mondialisation, "cercle de la raison" contre défenseurs d'une "autre politique"économique. L'euro et le grand décrochage Français. 1992-2005 : ces drôles de destins. Entre le référendum sur le traité de Maastricht et celui sur le traité constitutionnel européen (TCE), ils ont changé d'avis... "Marianne" a retrouvé les archives. - A gauche, ils ont dit OUI à Maastricht mais NON au référendum de 2005: Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Laurent Fabius. - A droite, ils ont dit NON à Maastricht mais OUI au référendum de 2005 : François Fillon, Nicolas Baverez, Xavier Bertrand. Aquilino Morelle VS Alain Lamassoure. Maastricht, carcan économique ou socle politique ? L'ancien ministre des Affaires européennes sous Balladur (1993-1995) et l'ex-conseiller de François Hollande (2012-2014)* ont observé aux premières loges les répercussions du traité. Ils en ont tiré des conclusion souvent diamétralement opposées, représentatives du clivage engendré par le référendum de 1992. Débat. Macron 2017, le repreneur de l'entreprise maastrichtienne. Certes, sur le plan européen, notamment, Macron 2022 a quelque peu muté par rapport à Macron 2017. Reste que le chef de l'Etat doit sa première élection à un très efficace positionnement : il lui fallait incarner le consensus maastrichtien en liquidant "en même temps" les partis de gouvernement, qui en étaient les artisans et dépositaires. Les prophéties de Monsieur Seguin. le soir du 5 mai 1992, Philippe Seguin monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour prononcer un discours resté dans les annales parlementaires. Pendant plus de deux heures, le leader de l'aile souverainiste du RPR dénonce le traité de Maastricht et annonce ses funestes conséquences. Morceaux choisis. Souverainistes, une défait pas si étrange... Leurs intuitions se sont vérifiées, leurs convictions sont au coeur du combat politique, mais, entre divisions internes, maladresses tactiques et incapacité à dépasser le clivage gauche-droite, les souverainistes Français ne sont jamais parvenus à sortir de la marginalité électorale depuis 1992. ... Et les fédéralistes ? Personne, sur la scène politique, ne se risque à prôner ouvertement une plus grande supranationalité et la dilution des nations dans une Europe fédérale. Mais, n'est-ce pas, au fond, parce que les fédéralistes ont gagné sans le dire ? |
Pecnard Julles, Haushalter Louis.
« Maastricht : le piège qui se referme »
in Marianne, 1331 (15/09/2022), p. 8-25.
Titre : | Maastricht : le piège qui se referme (2022) |
Auteurs : | Julles Pecnard, Auteur ; Louis Haushalter, Auteur ; Hadrien Mathoux, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Marianne (1331, 15/09/2022) |
Article : | p. 8-25 |
Langues: | Français |
Descripteurs : | Europe / fédéralisme / France / parti souverainiste / politique / référendum / traité sur l'union européenne : 1992 / Union européenne |
Résumé : |
Le 20 septembre 1992, Les Français ratifient d'un cheveu le traité de Maastricht. Cette campagne référendaire a inauguré le clivage qui, depuis, structure notre vie politique. Pour la première fois dans l'histoire de la République, un combat électoral a opposé gagnants et perdants de la mondialisation, "cercle de la raison" contre défenseurs d'une "autre politique"économique.
L'euro et le grand décrochage Français. 1992-2005 : ces drôles de destins. Entre le référendum sur le traité de Maastricht et celui sur le traité constitutionnel européen (TCE), ils ont changé d'avis... "Marianne" a retrouvé les archives. - A gauche, ils ont dit OUI à Maastricht mais NON au référendum de 2005: Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Laurent Fabius. - A droite, ils ont dit NON à Maastricht mais OUI au référendum de 2005 : François Fillon, Nicolas Baverez, Xavier Bertrand. Aquilino Morelle VS Alain Lamassoure. Maastricht, carcan économique ou socle politique ? L'ancien ministre des Affaires européennes sous Balladur (1993-1995) et l'ex-conseiller de François Hollande (2012-2014)* ont observé aux premières loges les répercussions du traité. Ils en ont tiré des conclusion souvent diamétralement opposées, représentatives du clivage engendré par le référendum de 1992. Débat. Macron 2017, le repreneur de l'entreprise maastrichtienne. Certes, sur le plan européen, notamment, Macron 2022 a quelque peu muté par rapport à Macron 2017. Reste que le chef de l'Etat doit sa première élection à un très efficace positionnement : il lui fallait incarner le consensus maastrichtien en liquidant "en même temps" les partis de gouvernement, qui en étaient les artisans et dépositaires. Les prophéties de Monsieur Seguin. le soir du 5 mai 1992, Philippe Seguin monte à la tribune de l'Assemblée nationale pour prononcer un discours resté dans les annales parlementaires. Pendant plus de deux heures, le leader de l'aile souverainiste du RPR dénonce le traité de Maastricht et annonce ses funestes conséquences. Morceaux choisis. Souverainistes, une défait pas si étrange... Leurs intuitions se sont vérifiées, leurs convictions sont au coeur du combat politique, mais, entre divisions internes, maladresses tactiques et incapacité à dépasser le clivage gauche-droite, les souverainistes Français ne sont jamais parvenus à sortir de la marginalité électorale depuis 1992. ... Et les fédéralistes ? Personne, sur la scène politique, ne se risque à prôner ouvertement une plus grande supranationalité et la dilution des nations dans une Europe fédérale. Mais, n'est-ce pas, au fond, parce que les fédéralistes ont gagné sans le dire ? |
Nature du document : | documentaire |
genre : | Article de périodique |
Exemplaires (1)
Cote | Section | Localisation | Code-barres | Disponibilité |
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Archives | périodique | CDI | 036973 | Disponible |