Ceux qui ont fait dérailler la SNCF
de Laurence Dequay, Franck Dedieu In Marianne, 1383 (14/09/2023), p. 8-21 L'entreprise, submergée par l'afflux de voyageurs, plombée par la vétusté de son réseau, se retrouve piégée par l'exécutif. Le gouvernement voudrait qu'elle assume plus de la moité des 100 milliards d'euros d'investissements promos par Elisabeth Borne d'ici à 2040 ! Au détriment de ses usagers. "La SNCF ne peut financer seule la régénération du réseau ferroviaire !" David Valence, président du Conseil d'orientation des infrastructures (Coi), député des Vosges, groupe Renaissance. Les vrais fossoyeurs du rail. Ils viennent d'un peu partout. De la sphère politique, de la technocratie administrative, des couleurs de Bruxelles. Tous, à leur niveau, sous l'influence de méthodes managériales issues des années 1990, ont contribué à défaire le service public du train. Baisser le prix des billets, c'est possible. Possible, peut-être, mais comment ? A l'inverse des trains régionaux, les billets de TGV ne sont pas subventionnés et sont plombés par des péages élevés. Réduire ces redevances permettrait de faire chuter les prix, même en restant das les clous des règles européennes. Sur les trajets du quotidien, la colère gronde. En 2019, Elisabeth Borne promettait de choyer ces transports placés sous l'autorité des régions et collectivités locales. En 2022, les retards des TET étaient plutôt en hausse... Des ratés qui agacent. Transport des marchandises. Le train à moindre fret. En mai 2023 le gouvernement a annoncé une restructuration du fret SNCF, dans l'objectif d'épargner à l'entreprise une sanction de la Commission européenne. De quoi freiner encore le développement du secteur, que Bruxelles comme Paris affirment pourtant vouloir doper. Sur le Limoges-Paris, "c'est devenu un enfer". Pour rallier la capitale en train depuis la préfecture de la Haute-Vienne, comptez au mieux 3h18. En voiture il vous faudra 3h51. Un différentiel trop mince pour faire préférer le rail. Nous avons fait ce voyage en direction de Paris avec des voyageurs pour la plupart déçus. |
Dequay Laurence, Dedieu Franck.
« Ceux qui ont fait dérailler la SNCF »
in Marianne, 1383 (14/09/2023), p. 8-21.
Titre : | Ceux qui ont fait dérailler la SNCF (2023) |
Auteurs : | Laurence Dequay, Auteur ; Franck Dedieu, Auteur ; Sébastien Grob, Auteur |
Type de document : | Article : texte imprimé |
Dans : | Marianne (1383, 14/09/2023) |
Article : | p. 8-21 |
Langues: | Français |
Descripteurs : | entreprise publique / France / service public / SNCF (Société nationale des chemins de fer français) / TGV / train : véhicule / transport ferroviaire |
Résumé : |
L'entreprise, submergée par l'afflux de voyageurs, plombée par la vétusté de son réseau, se retrouve piégée par l'exécutif. Le gouvernement voudrait qu'elle assume plus de la moité des 100 milliards d'euros d'investissements promos par Elisabeth Borne d'ici à 2040 ! Au détriment de ses usagers.
"La SNCF ne peut financer seule la régénération du réseau ferroviaire !" David Valence, président du Conseil d'orientation des infrastructures (Coi), député des Vosges, groupe Renaissance. Les vrais fossoyeurs du rail. Ils viennent d'un peu partout. De la sphère politique, de la technocratie administrative, des couleurs de Bruxelles. Tous, à leur niveau, sous l'influence de méthodes managériales issues des années 1990, ont contribué à défaire le service public du train. Baisser le prix des billets, c'est possible. Possible, peut-être, mais comment ? A l'inverse des trains régionaux, les billets de TGV ne sont pas subventionnés et sont plombés par des péages élevés. Réduire ces redevances permettrait de faire chuter les prix, même en restant das les clous des règles européennes. Sur les trajets du quotidien, la colère gronde. En 2019, Elisabeth Borne promettait de choyer ces transports placés sous l'autorité des régions et collectivités locales. En 2022, les retards des TET étaient plutôt en hausse... Des ratés qui agacent. Transport des marchandises. Le train à moindre fret. En mai 2023 le gouvernement a annoncé une restructuration du fret SNCF, dans l'objectif d'épargner à l'entreprise une sanction de la Commission européenne. De quoi freiner encore le développement du secteur, que Bruxelles comme Paris affirment pourtant vouloir doper. Sur le Limoges-Paris, "c'est devenu un enfer". Pour rallier la capitale en train depuis la préfecture de la Haute-Vienne, comptez au mieux 3h18. En voiture il vous faudra 3h51. Un différentiel trop mince pour faire préférer le rail. Nous avons fait ce voyage en direction de Paris avec des voyageurs pour la plupart déçus. |
Nature du document : | documentaire |
genre : | Article de périodique |
Exemplaires (1)
Cote | Section | Localisation | Code-barres | Disponibilité |
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archives | périodique | CDI | 038236 | Disponible |