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Portrait du joueur
de Philippe Sollers
Gallimard, 1984, 345 p (Folio)
Le héros de ce roman est né à Bordeaux où il revient visiter les lieux de son enfance. Maisons et jardins détruits, remplacés par un supermarché agressif, égalisation et transformation partout, il ne reconnaît plus rien, sauf ses souvenirs brûlants d'autrefois, ceux des vignes et de la lumineuse douceur de vivre, " sudiste ", dans une famille étrange où deux frères avaient épousé deux soeurs, vivaient dans deux maisons symétriques, et étaient dominés par un grand - père mobile et fantasque, escrimeur, amateur de chevaux et joueur de cartes. Ce roman, donc est celui de la mémoire. C'est aussi grâce au personnage de Joan, une journaliste de vingt - deux ans, la confrontation cruelle et comique entre deux personnages, celle " de 68 " et celle " d'après 68 ". Là encore, comme après la guerre, tout a changé : références, moeurs, langage. Triomphe du cynisme et de la confusion médiatique imposée par le " Nord ", drôlerie grinçante du temps. Mais le personnage central, discret, subversif, est une jeune femme de 28 ans, Sophie, médecin à Genève. Sa rencontre avec le narrateur fait bousculer le récit dans une expérience érotique très singulière qui nous est minutieusement racontée..
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